Ulysse crut débarquer dans un champ de mines.
Ce paysage désolé avec des souches en l’air, comme des cadavres à moitié déterrés, des arbrisseaux coupés qu’on avait laissé là, gisants, devenus inutiles et improductifs, l’avait déconcerté. Les branchages entassés en piles désordonnées, voyaient leur feuilles s’étioler et roussir, attendant sans doute d’être brulées ou au mieux broyées. Par endroits, quelques arbres gisaient enchevêtrés tel un jeu de mikado, comme des allumettes tombées d’une boîte malencontreusement ouverte.
Le spectacle était déprimant, une tempête n’aurait pas fait un tel saccage. L’odeur terreuse de l’humus montait de la forêt disparue et du sol désolé. Le goût acre de la terre desséchait sa bouche. Il sentait la forêt lui parler d’outre-tombe.